Les gitans


Pourquoi les gitans ? La seule raison est que j'ai été choqué par le fait que l'on puisse vendre des enfants. Emir Kusturica a été marqué par deux films : "J'ai même rencontré des tsiganes heureux" de Petrović, et "L'ange gardien" de Paskaljević. Ce dernier film étant même cité par Ahmed, quand il renvoie Pehran au pays.

Comment définir ce peuple trop mal connu, trop souvent associé aux "voleurs de poules" ?

Par quel terme les désigner ?

Même le terme "flamenco", qui est une musique espagnole attribuée aux gitans catalans, vient de "flamand", et est encore une fois lié aux voyages, aux échanges entre l'Espagne et les Pays-Bas au XVIIème siècle.

Bref, difficile de les définir précisément : dans ces différentes définitions, nous avons cité l'Inde, la Grèce, la Roumanie, l'Espagne, les Pays-Bas, la République Tchèque, la Hongrie, l'Allemagne, la France...

Cette ambiguité fait donc partie de son âme même, car la liberté de voyager se paie par une implacable ségrégation qui a mené au génocide nazi et aux camps d'exterminations des Oustachis croates où Serbes, Gitans et Juifs furent les principales victimes.

Le drapeau, représentant une roue de roulotte rouge (avec un chakra à seize branche pour rappeler les origines indiennes) sur un fond vert (symbolisant la terre) et bleu (symbolisant le ciel), a été approuvé par le Premier Congrès Rrom réuni à Londres en 1971. Lors de ce congrès, où étaient présents des représentants d'une vingtaine de pays, dont l'Inde, fut également choisi la chanson dzelem dzelem comme hymne.


Pour mieux comprendre la culture des gitans : le site des Saintes Maries de la Mer en propose une présentation culturelle et historique.

Ou encore ce site très complet : www.etudestsiganes.asso.fr/


Le monologue du fou

Extrait du Temps des Gitans :

Ils veulent détruire ma vie
Me décerveler avec leurs seringues
Mais je me suis enfui,
Je ne suis pas fou !
Me faire boire des potions !
Avaler des ampoules !
Des ampoules !
Attacher mon âme comme un ours savant !
Attacher mes ailes !
Un esprit sans ailes !
Mon âme est libre !
Libre comme un oiseau !
Mon âme plane ou redescend,
Mon âme pleure où elle rit et chante.
Quand Dieu est descendu sur terre
Il a vu les gitans
Et il a pris le vol de retour
J'y peux rien


Ederlezi

Ederlezi est le nom tsigane de la fête serbe de la Saint George. Elle est célébrée le 6 mai.
Le nom Ederlezi vient du turc Hidirellez, nom des vacances annonçant le début du printemps, se produisant environ 40 jours après l'équinoxe de printemps. Les slaves des Balkans y ont ajouté la dimension chrétienne du jour de la Saint George.
Hidrellez est un jour très important en Anatolie : le mot lui-même est très significatif ; il est la combinaison des noms de deux prophètes : Hizir & Ilyas. Hidrellez signifie la renaissance de la nature et est aussi considéré comme le début de l'été.
Selon les croyances anatoliennes, Hizir et Ilyas seraient deux prophètes - et amis - qui auraient bu l'eau de l'immortalité. Ils se seraient fait la promesse de se revoir à nouveau chaque nuit du 5 mai, pour chaque année redonner vie à la nature.
Hizir est le protecteur des plantes et des gens pauvres ; il apporte l'abondance partout où il va
Ilyas est le protecteur des eaux et des animaux ; il redonne la santé partout où il va.


Les gens croient que les voeux formulés cette nuit là seront honorés ; que les malades seront soignés, et que ce sera la fin des malchances...
Il y a également de nombreux rituels : certains mettent une pièce dans un tissus rouge et l'accrochent à une rose. Au matin, cet argent est remis dans le porte-monnaie, et est sensé apporter l'abondance.


Aujourd'hui, ce jour est surtout connu comme l'occasion de faire des grands picnics dans la nature...