Gibelins Guelfes











Les Guelfes et les Gibelins sont deux groupes qui se sont affrontés en Italie du XIIe au début du XIVe siècle.

Si, à l'origine, les deux camps s'opposaient sur la dynastie qui prétendait à la succession du Saint-Empire romain germanique, c'est sous le règne de Frédéric II que l'antagonisme va s'ancrer entre partisans de la papauté (Guelfes) et de l'empire (Gibelins). Ce clivage trouvera des manifestations dans les domaines civique et religieux et cristallisera les tensions entre les villes italiennes, les amenant à se transformer en cité-état et se faire continuellement la guerre.

  • Le terme « guelfe » est une francisation du nom italien « Guelfo » qui provient lui-même du nom de la dynastie des « Welf » – nom-emblème de la famille d'Otton IV – et désigne la faction qui soutient la papauté.
  • Le terme « gibelin », est le diminutif de « Guibertus », forme italienne de Waiblingen (Bade-Wurtemberg), château souabe auquel se réfèrent les partisans Hohenstaufen.

Les rivalités étaient, en fait, celles de familles, pour contrôler les villes. Par exemple à Gênes : les Grimaldi et les Fieschi se réclamaient du parti guelfe contre les familles gibelines Doria et Spinola.

Du côté de l'héraldique, les Gibelins adoptaient généralement la bannière de guerre du Saint Empire romain germanique - croix blanche sur fond rouge - comme leur propre. Les armées guelfes, quant à elles, inversaient généralement les couleurs : croix rouge sur blanc. Cette codification s'est fortement répandue dans l'héraldique civique des villes du nord de l'Italie et reste un indicateur révélateur de leurs anciennes tendances factionnelles. Traditionnellement, Pavie, Novare, Côme, Trévise et Asti continuent à arborer la croix gibeline. La croix guelfe se trouve sur les armoiries de villes comme Milan, Vercelli, Alessandria, Padoue, Reggio et Bologne.

Dans leurs stratégies défensives, les villes italiennes ont souvent fait usage de maisons-tours que l'on peut encore voir de nos jours à San Gimignano (13 subsistent sur les 75 originales) ou encore à Pavie (où 3 subsistent, place Léonard de Vinci).

Du côté de la littérature, Machiavel explique dans Le Prince, que Venise entretenait la querelle entre guelfes et gibelins afin de « diviser pour régner ». Quant à Montaigne, il rapporte dans ses Essais que, lors de ses voyages dans la péninsule italienne, il était souvent cru « gibelin par les guelfes et guelfe par les gibelins ».

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