Médecin soignant la peste noire La peste noire est une pandémie de peste bubonique qui a décimé la population européenne entre 1347 et 1350, atteignant un pic en France en 1348.

La peste s'est déclarée en Chine en 1334 et s'est rapidement répandue dans de nombreuses provinces chinoises, puis, via les Mongols qui commerçaient avec les Gênois, elle est arrivée en Europe, notamment à Gênes et Marseille fin 1347. En un an, tout le pourtour méditerranéen fut atteint.
La peste noire se répand alors comme une vague, mais elle ne s'établit pas durablement aux endroits touchés. Le taux de mortalité moyen d'environ 30 % de la population totale (et de 60 à 100 % de la population infectée) est tel que les plus faibles sont vite tués, et le fléau ne dure en moyenne que six à neuf mois.
Les médecins étaient tout à fait impuissant face à ce fléau. Comme on ne connaissait pas les causes du mal, on ne soignait pas les malades et on n'ensevelissait pas les morts, ce qui favorisait la contagion.
Depuis Marseille, la peste gagne rapidement Avignon, alors cité papale et carrefour du monde chrétien, ce qui lui donne une formidable plateforme de diffusion. Elle atteint Paris en juin 1348, et en décembre 1348, toute l'Europe méridionale de la Grèce au sud de l'Angleterre est touchée. En décembre 1349, la peste a traversé presque toute l'Allemagne, le Danemark, l'Angleterre, le Pays de Galles, une bonne partie de l'Irlande et de l'Écosse. Elle continue ensuite sa progression vers l'est et vers le nord dévastant la Scandinavie en 1350, puis se perd dans les vastes plaines inhabitées de Russie en 1351.

Si la peste anéantit la population, elle marque durablement les esprits. Certains y voient la marque de l'Apocalypse, d'autre en profitent pour exacerber les haines contre les juifs, ou les gens du voyage, d'autre encore s'en inspirent pour en faire des oeuvres d'art (c'est en 1350 que le poète italien Bocace décrira dans son chef d'œuvre Le Décaméron un groupe de jeunes nobles fuyant la peste pour se raconter des histoires grivoises...). La peste noire marque également un tournant dans l'appréhension de la mort. Devenant un fait quotidien, l'imagerie de la mort (squelettes, gisants...) se développe, notamment au travers de représentations de la Danse Macabre.

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