Rive droite de la Seine à Paris, lorsque le Grand Châtelet avait encore un rôle défensif, se tenait au nord du bâtiment militaire, une des portes de Paris, qui est devenue, avec l'extension rapide de la population et par homonymie, la place de l'Apport.
Cette place fut longtemps le théâtre de commerces de tous genres, avant que celui ci ne s'organise par les Bouchers.
Entre les rues Saint-Jacques et Saint-Denis, à la place de l'actuelle rue de Rivoli, se construisit, avec l'aval du roi, un imposant édifice. Sa situation extra-muros, mais près d'un axe de passage, répondait à une double considération, tant hygiénique, que pratique.
La grande boucherie du Châtelet (place de l'Apport) La Grande Boucherie comprenait trois niveaux. En premier lieu, les caves où étaient entreposées des instruments, des détritus et même quelques bonnes bouteilles de vin de Bourgogne. Le rez-de-chaussée était surélevé de trois ou quatre marches et présentait des étals disposés le long de deux allées se coupant à angle droit. La lumière provenait de hautes baies dépourvues de vitres. L'éclairage artificiel était interdit : il pouvait donner un faux aspect aux viandes. Enfin, à l'étage était installée une salle des fêtes, pour les intronisation de la corporation des Bouchers, ainsi qu'une petite chapelle privée.

Il s'agissait sans doute de l'un des lieux de contre-pouvoir les plus importants de Paris, face au Louvre (pouvoir royal) et à Notre Dame ou à la Sorbonne (pouvoir religieux). Les bouchers étaient en effet les marchands les plus riches et les plus puissants de Paris.

L'église attenante à la Grande Boucherie portait d'ailleurs l'empreinte de la puissante corporation : Saint-Jacques-de-la-Boucherie.

Aubry Haussecul, personnage fictif du roman, est un des bouchers qui y travaille, de père en fils depuis plusieurs générations. Son nom provient d'un mélange entre deux personnages historiques : un boucher du XIIIème qui a donné son nom à la rue Aubry-le-Boucher, dans le IVème arrondissement, et un certain Guillaume Haussecul, riche boucher du XVème siècle qui est mentionné dans plusieurs papiers pour avoir fait construire une chapelle attenante à sa boucherie.

Pour aller plus loin, on consultera le très complet site de sur l'histoire de la Grande Boucherie du Châtelet : grande-boucherie.chez-alice.fr

Commentaires

1. Le 22 novembre 2009, 20:03 par B.Descamps

Ayant achevé tout récemment (pratiquement au moment où votre roman paraissait) un travail de recherche sur les bouchers parisiens à la fin du Moyen Âge, et après avoir tapé "boucherie médiévale" dans un moteur de recherche, je suis tombé sur votre présentation fournie et documentée sur ce moment fort de l'histoire de France. C'est plutôt rare (et d'autant bienvenu) pour introduire un roman historique que je suis impatient de lire. Peut-être pourriez-vous dans un coin de votre blog, renvoyer aux ouvrages que vous avez consultés pour bâtir votre fiction, et aussi - si ce n'est pas indiscret - expliquer comment ou pourquoi un informaticien fait ses (premiers ?) pas dans la littérature en abordant cette époque et ce lieu.

2. Le 23 novembre 2009, 12:32 par Matthieu Dhennin

Bonjour,

L'ensemble des sources que j'ai consultées pour rédiger ce roman sont indiquées en annexe du roman. Ces sources ont été revues et augmentées par la médiéviste qui a supervisé la relecture d'un point de vue "scientifique". C'est une bonne idée que d'indiquer ces sources sur le blog : je le ferai à l'occasion.

Quant aux raisons qui m'ont poussé à me pencher sur ces aspects de l'Histoire et à me mettre à écrire, elles sont nombreuses... Parlons de passion. Passion pour l'écriture, d'abord, avec d'autres romans en préparation, et passion pour l'histoire, bien sûr...

Amitiés,

Matthieu

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