indice09-sabbat.jpgLa vauderie d'Arras est un vaste procès en sorcellerie de l'Inquisition médiévale qui se déroula de 1459 à 1461 à Arras, dans le Nord de la France.

Il est le premier des grands procès en sorcellerie qui marqueront les XVIe et XVIIe siècles. La ville fut en effet le théâtre d'une violente persécution dirigée contre des hommes et des femmes que l'inquisiteur du diocèse accusait de se rendre à la "vauderie", c'est à dire au sabbat des sorciers. Ce procès présente les particularités de s'être déroulé en milieu urbain et d'avoir mis en cause des personnes de toutes conditions sociales : non seulement des marginaux, mais aussi de riches marchands, des échevins et des hommes d'église. Sur 29 accusés (dont 10 femmes) 12 furent exécutés (dont 7 femmes).

Tout commence à la Toussaint de 1459 avec l'arrestation de Denisette Grenier à Douai et de Jean Tannoye à Abbeville. Transférés et emprisonnés à Arras, ils sont pris en charge par l'inquisiteur Pierre Le Broussart, et quatre vicaires généraux d’Arras. Loin de sa ville, l’évêque d’Arras est près du pape Pie II. Évoquant d'abord des beuveries, les accusés sont torturés et finissent par avouer leur participation active à la vauderie. Ils dénonceront alors des proches, croyant que c'était eux qui leur avaient envoyé l'Inquisition, et ainsi de suite.

A l'époque des faits, Arras faisait partie des Pays-Bas bourguignons : l'influence de ces derniers sur le premier procès y est donc manifeste. Trente ans plus tard, lors du procès en appel, le dernier duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, étant mort, la mémoire des victimes fut réhabilitée par le Parlement de Paris, marquant la volonté du roi de France Charles VIII de renforcer l'influence du royaume de France sur ces territoires.

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