11 novembre 2008

La danse macabre

La danse macabre - fresque de Clusone - Italie

La danse macabre représente, dans la littérature, la peinture ou la sculpture du XIVème au XVIème siècle, l'entraînement inexorable de tous les humains, quelle que soit leur position sociale, dans un cortège solidaire vers un destin commun. Les personnages qui composent la danse macabre sont, dans l'ordre : l'acteur, la pape, l'empereur, le cardinal, le roi, le patriarche, le connétable, l'archevêque, le chevalier, l'évêque, l'écuyer, l'abbé, le bailli, l'astrologue, le bourgeois, le chartreux, le sergent, tous entrelacés de squelettes. Puis, viennent quatre personnages qui ne sont pas séparés par des morts : le médecin, la femme, l'usurier et le pauvre.

De nombreuses églises ou cimetières furent ornés de grandes fresques représentant cette alternance de squelettes et de personnages vivants. Cette forme d'expression fut le résultat d'une prise de conscience et d'une réflexion sur la vie et la mort, dans une période où celle-ci était devenue plus présente et plus traumatisante, notamment suite à la grande peste de 1348, et aux différents conflits de la Guerre de Cent Ans.

La danse macabre souligne la vanité des distinctions sociales, dont se moquait le destin, fauchant le pape comme le pauvre prêtre, l'empereur comme le lansquenet.

La plus célèbre des danses macabres fut peinte sous les arcades du cimetière des Saints-Innocents. Des reproductions circulèrent dans toute l'Europe. Rares sont aujourd'hui les danses macabres complètes que l'on peut encore admirer. On mentionnera celle, remarquable, de l'église Kermaria-An-Iskuit à Plouha (Côtes-d'Armor), ou encore celle de Clusone en Italie (ci-dessus).

9 novembre 2008

Le duc de Berry

Jean Ier, dit le Magnifique, duc de Berry, fut fils, frère et oncle de roi, mais jamais roi lui-même.

Jean Ier de BerryFils de Jean II, il est né à Vincennes en 1340 et est décédé en 1416. Il reçoit de son père le duché de Berry et d’Auvergne en 1360. Neuf ans plus tard, son frère Charles V lui octroie le comté de Poitou, à charge pour lui de le reprendre aux Anglais. Cette difficile reconquête se fait grâce au connétable Du Guesclin, en 1372.

Les années suivantes, Jean de Berry s’attache à développer les arts dans ses différentes demeures. Il sera un mécène fastueux et un protecteur des artistes durant la fin du XIVème siècle. Ainsi, il commanda un livre d'heures aux trois frères Paul, Jean et Herman de Limbourg. Ces Très riches Heures du duc de Berry ne furent terminées que bien après sa mort par l'atelier des enlumineurs. Elles constituent un chef-d'oeuvre artistique du Moyen Âge finissant avec leurs miniatures illustrant notamment les douze mois de l'année. Elles sont aujourd'hui conservées au musée Condé, dans le magnifique château de Chantilly, au nord de Paris.

Régent pendant les périodes de maladie de son neveu, Charles VI, on le soupçonne de détournements de fonds pour ses projets artistiques. Ainsi, il se fit construire plusieurs palais : à Mehun-sur-Yèvre, à Bourges, ainsi qu'un château au bord de l'eau à Poitiers (où il fit de plus réaménager le donjon comtal en tour de résidence). Sur le modèle de la Sainte-Chapelle de Paris, il fit édifier la Sainte-Chapelle de Bourges pour bien montrer sa filiation avec le roi saint-Louis.

La miniature ci-contre, extraite des Très Riches Heures (le mois de janvier), montre le duc de Berry en houppelande bleue et toque de fourrure recevant les voeux de ses amis au cours d'un fastueux banquet.