25 avril 2019

Charles le Téméraire

Charles_le_temeraire.jpgCharles le Téméraire est né le 11 novembre 1433 à Dijon et mort le 5 janvier 1477 près de Nancy. Il est, après Philippe II le Hardi, Jean sans Peur et Philippe III le Bon, le quatrième et dernier duc de Bourgogne. Il est le cousin du roi Louis XI, par leur trisaïeul commun Jean II de France), seigneur et maître d'un ensemble de provinces connu aujourd'hui sous le nom d'État bourguignon.

En septembre 1456, le dauphin de France et futur Louis XI, fâché avec son père le roi Charles VII, cherche refuge en terre bourguignonne. Son cousin Philippe le Bon, à qui il demande asile à Bruxelles, lui alloue une pension annuelle de 48 000 livres. Il se voit aussi attribuer une résidence au château de Genappe au sud de Bruxelles en Brabant wallon. Le dauphin Louis y demeure jusqu'à la mort de son père et profite de ces cinq années d'exil pour s'informer sur les intrigues de la cour bourguignonne et séduire ceux qui pourront lui être utiles.

Alors que Philippe le Bon vieillissant règne sur les riches mais disparates terres composant l'État bourguignon, son fils Charles prend la tête de la ligue du Bien public qui s'est formée contre Louis XI, car celui-ci voulait limiter l'indépendance de ses plus puissants vassaux (Bourgogne, Bretagne, Bourbon). Les armées de Bourgogne s'allient à celles de Bretagne et Louis XI se replie sur Paris.

A la mort de son père en juin 1467, Charles hérite du duché de Bourgogne, ainsi que de tous ses titres et possessions. Il appuie son pouvoir et ses prétentions par une puissante armée de métier, renforcée par des mercenaires issus de tous les pays d'Europe. Il continue la même politique que ses prédécesseurs avec pour objectif l'indépendance souveraine de l'État bourguignon vis-à-vis du royaume de France. Pour ce faire, il fait alliance avec le royaume d'Angleterre dans la guerre de Cent Ans. Son souhait le plus ardent est de joindre en un royaume d'un seul tenant ses terres des deux Bourgognes et ses possessions du nord : Picardie, Artois, Boulonnais, Flandre et autres Pays-Bas bourguignons et de recréer un royaume médian entre France et Empire germanique.

Après la conquête de Nancy en 1475, Charles le Téméraire part en guerre contre les confédérés de Suisse. Sous-estimant la valeur guerrière des Suisses et l'effet néfaste des retards de paiement sur l'humeur des mercenaires italiens qui composent une bonne partie de ses forces, il est battu par les confédérés en juin et son armée est taillée en pièces. Alors installé à Lyon, Louis XI y savoure la déroute bourguignonne, laquelle ne lui a coûté aucun homme de ses propres troupes mais beaucoup d'argent : selon le chroniqueur Philippe de Commynes, Louis a, en tout, versé près d'un million de florins du Rhin aux Cantons suisses, somme colossale. Entre temps, Nancy reprise, Charles le Téméraire remet le siège de la ville et trouve la mort le 5 janvier 1477 lors de la bataille se déroulant au sud de la ville.

Entre-temps, Marguerite d'York, veuve de Charles le Téméraire et protectrice de la duchesse Marie de Bourgogne pousse celle-ci (fille unique et héritière du Téméraire) à épouser le futur empereur germanique Maximilien Ier de Habsbourg (1459-1519). Célébré à Gand le 19 août 1477, le mariage fait définitivement perdre à la France les Pays-Bas bourguignons et, en fait, toute la partie septentrionale des États bourguignons (belge, luxembourgeoise, allemande ou « romain-germanique ») sur laquelle la couronne de France n'a aucun droit.