Autour des romans

Quelques billets autour de mes romans historiques, publiés chez Actes Sud, Imperiali Tartaro et Michel de Maule.

11 novembre 2009

Saltarello est arrivé en librairie

Saltarello en librairieDepuis quelques jours, Saltarello est arrivé en librairie !

Le nombre d'exemplaires commandés variant d'une librairie à une autre, n'hésitez pas à le demander si vous ne le trouvez pas.

24 octobre 2009

Saltarello - "Le point de vue des éditeurs"

Saltarello.jpgParis, XIVème siècle. En pleine guerre de Cent Ans, le royaume de France est aux abois. Les Anglais sont aux portes de Paris. Le roi de France, Jean II, est retenu prisonnier à Londres. Un vent de révolte souffle avec violence dans les villes comme dans les campagnes, alors que la population se remet difficilement de la grande peste de 1348. Pendant ce temps, deux papes se querellent et s'excommunient mutuellement entre Rome et Avignon. Pourtant, dans ces circonstances douloureuses, la vie continue. Les arts renaissent, les sciences progressent, la prospérité revient.

Alix Rougemont, jeune clerc mandaté pour le service funéraire de Nicole Oresme, s'aperçoit que le cercueil qu'il transporte au cimetière est vide. Soupçonnant un meurtre couvert par sa hiérarchie, il se lance, seul, dans une enquête qui nous plonge dans un Paris haut en couleur où se côtoient personnages fictifs et historiques. On découvre les fastes du duc de Berry, flamboyant mécène et protecteur des artistes. On croise Charles V au hasard d'un couloir du donjon de Vincennes ou de l'hôtel Saint-Paul. On entend à la Sorbonne, les brillantes théories de Nicole Oresme, sans doute le plus grand penseur du Moyen Age. On fréquente la délicieuse poétesse Christine de Pizan. On hume les plats du célèbre cuisinier Taillevent, auteur du premier recueil de recettes. On suit les traces de l'intriguant Nicolas Flamel, le libraire soupçonné de pratiques alchimiques.

Un Saltarello jubilatoire et truculent qui entraîne le lecteur dans les rues boueuses de Paris à la recherche d'un mystérieux coupable...

10 octobre 2009

La couverture

Saltarello Voici la couverture du roman.

Le rêve, la musique, l'écriture, la magie, l'étrangeté, tout y est. Les graphistes de chez Actes Sud se sont surpassés.

Les mouvements du parchemin rappellent la boucle du S du titre, Saltarello...

L'illustration est signée Jamie Baldridge, illustrateur américain dont on devine ici l'univers baroque et surréaliste. Son site internet : jamiebaldridge.com

18 août 2009

Le titre du roman

Initialement, je prévoyais d'appeler le roman "F". Même si l'idée plaisait à l'éditeur, un titre aussi court s'est avéré trop difficile. Impossible à référencer dans les moteurs de recherche ; de plus, il ne dévoilait rien non plus sur le type de roman. J'ai d'abord commencé à réfléchir sur un sous-titre : "F, le faiseur d'or" me plaisait bien, mais était déjà pris. J'ai tourné la question dans tous les sens, et l'évidence s'est imposée d'elle même... J'ai enfin trouvé un autre titre, tout aussi percutant, mais plus identifiable au Moyen-Âge : Saltarello.

Il s'agit du nom d'une danse médiévale italienne (Naples) très vive, qui devint rapidement à la mode de la cour du roi de France au XIVème siècle. Saltarello est le fil conducteur du roman.

6 juillet 2009

Actes Sud

Actes Sud

Le roman sera édité par Actes Sud !

La date de sortie devrait être novembre 2009.

11 novembre 2008

La danse macabre

La danse macabre - fresque de Clusone - Italie

La danse macabre représente, dans la littérature, la peinture ou la sculpture du XIVème au XVIème siècle, l'entraînement inexorable de tous les humains, quelle que soit leur position sociale, dans un cortège solidaire vers un destin commun. Les personnages qui composent la danse macabre sont, dans l'ordre : l'acteur, la pape, l'empereur, le cardinal, le roi, le patriarche, le connétable, l'archevêque, le chevalier, l'évêque, l'écuyer, l'abbé, le bailli, l'astrologue, le bourgeois, le chartreux, le sergent, tous entrelacés de squelettes. Puis, viennent quatre personnages qui ne sont pas séparés par des morts : le médecin, la femme, l'usurier et le pauvre.

De nombreuses églises ou cimetières furent ornés de grandes fresques représentant cette alternance de squelettes et de personnages vivants. Cette forme d'expression fut le résultat d'une prise de conscience et d'une réflexion sur la vie et la mort, dans une période où celle-ci était devenue plus présente et plus traumatisante, notamment suite à la grande peste de 1348, et aux différents conflits de la Guerre de Cent Ans.

La danse macabre souligne la vanité des distinctions sociales, dont se moquait le destin, fauchant le pape comme le pauvre prêtre, l'empereur comme le lansquenet.

La plus célèbre des danses macabres fut peinte sous les arcades du cimetière des Saints-Innocents. Des reproductions circulèrent dans toute l'Europe. Rares sont aujourd'hui les danses macabres complètes que l'on peut encore admirer. On mentionnera celle, remarquable, de l'église Kermaria-An-Iskuit à Plouha (Côtes-d'Armor), ou encore celle de Clusone en Italie (ci-dessus).

9 novembre 2008

Le duc de Berry

Jean Ier, dit le Magnifique, duc de Berry, fut fils, frère et oncle de roi, mais jamais roi lui-même.

Jean Ier de BerryFils de Jean II, il est né à Vincennes en 1340 et est décédé en 1416. Il reçoit de son père le duché de Berry et d’Auvergne en 1360. Neuf ans plus tard, son frère Charles V lui octroie le comté de Poitou, à charge pour lui de le reprendre aux Anglais. Cette difficile reconquête se fait grâce au connétable Du Guesclin, en 1372.

Les années suivantes, Jean de Berry s’attache à développer les arts dans ses différentes demeures. Il sera un mécène fastueux et un protecteur des artistes durant la fin du XIVème siècle. Ainsi, il commanda un livre d'heures aux trois frères Paul, Jean et Herman de Limbourg. Ces Très riches Heures du duc de Berry ne furent terminées que bien après sa mort par l'atelier des enlumineurs. Elles constituent un chef-d'oeuvre artistique du Moyen Âge finissant avec leurs miniatures illustrant notamment les douze mois de l'année. Elles sont aujourd'hui conservées au musée Condé, dans le magnifique château de Chantilly, au nord de Paris.

Régent pendant les périodes de maladie de son neveu, Charles VI, on le soupçonne de détournements de fonds pour ses projets artistiques. Ainsi, il se fit construire plusieurs palais : à Mehun-sur-Yèvre, à Bourges, ainsi qu'un château au bord de l'eau à Poitiers (où il fit de plus réaménager le donjon comtal en tour de résidence). Sur le modèle de la Sainte-Chapelle de Paris, il fit édifier la Sainte-Chapelle de Bourges pour bien montrer sa filiation avec le roi saint-Louis.

La miniature ci-contre, extraite des Très Riches Heures (le mois de janvier), montre le duc de Berry en houppelande bleue et toque de fourrure recevant les voeux de ses amis au cours d'un fastueux banquet.

15 août 2008

Saint-Germain-des-Prés

Abbaye de Saint-Germain-des-PrésL'abbaye de Saint-Germain-des-Prés fut fondée au VIème siècle, sous le règne de Childebert Ier, selon l'ordre de Saint-Benoît. L'évêque de Paris à cette époque, Germain, participa à sa fondation et l'administra. Elle lui doit son nom. Initialement fondée pour honorer les reliques de Saint-Vincent ramenées par Childebert Ier de Saragosse, elle prit le nom de Saint-Germain quand ce dernier fut canonisé. L'abbaye fut ensuite le lieu de sépulture des rois mérovingiens.

L'abbatiale (qui subsiste de nos jours) fut construite plus tard, vers le XIème et le XIIème siècle. Elle est considérée par les historiens comme le plus ancien édifice religieux de Paris.

L'abbaye resta longtemps hors les murs de Paris, et était entourée d'un canal ("La petite Seine") qui communiquait avec la Seine. Avec l'importance et la richesse que prit l'abbaye au fil des années, un petit bourg commerçant se greffa à l'extérieur. Un pilori, signe visible de l'autorité des abbés sur le bourg se dressait au milieu de l'axe principal de la route qui menait à Paris. A ses côtés, s'ouvrait une grande foire attirant commerçants et artisans, qui fut plus tard remplacée par le Marché Saint-Germain au XIXème siècle. Cette foire était un des nombreux privilèges attribués aux abbés de Saint-Germain-des-Prés par le roi. Le bourg comptait, au XIVème siècle, environ un millier d'habitants. Son église principale était Saint-Sulpice.

Les rentes procurées par leurs diverses activités en faisaient une des plus riches de Paris, et l'abbé de Saint-Germain-des-Prés, un des plus puissants de la clergie française.

9 août 2008

La Bastille

La Bastille En 1370, Charles V décide de renforcer la sécurité de l'entrée est de la ville de Paris en y faisant construire une forteresse défensive, à l'image du donjon du Louvre, gardant l'ouest de la ville.

Le prévôt des marchands, Hugues Aubriot, fut chargé de la construction de ce que l'on appelât alors la Bastide Saint-Antoine. Le plan initial ne prévoyait que 4 tours sur les 8 qu'elle comporta une fois terminée. A son rôle défensif fut rapidement ajouté celui de prison, de caserne et de boutiques commerçantes.

Mais la construction de ce que les Parisiens nommèrent bien vite la Bastille fut émaillée de nombreuses difficultés, et le chantier pris beaucoup plus de temps que prévu. Ainsi, relativement populaire auprès des Parisiens, Hugues Aubriot était de plus en plus mal vu auprès du roi. Pour hâter les travaux, il ordonna donc de faire venir sur le chantier de la Bastille tous ceux qui semblent oisifs. En vain, car il finit sa carrière dans les cellules de la Bastille... qu'il avait fait édifier. Lors de la révolte des Maillotins, les Parisiens libérèrent Aubriot et voulurent le mettre à leur tête ; mais il refusa ce dangereux honneur. Il mourut quelques mois plus tard, en 1382. Sa statue orne aujourd'hui la façade de l'hôtel de ville de Paris.

Quant à la Bastille, son utilité militaire s’avéra médiocre (on dit d'elle qu'assiégée, elle s’est toujours rendue). La forteresse fut alors utilisée comme coffre-fort, lieu de réception par François Ier, puis prison d'état jusqu'en 1789.

31 juillet 2008

L'alchimie

Allégorie de l'alchimieComme son étymologie l'indique, l'alchimie occidentale au Moyen Âge est un prolongement des recherches effectuées par les Arabes. Au XIIIème siècle, la plupart des grands traités scientifiques arabes ont été traduits en latin, et se diffusent aisément parmi les intellectuels du monde chrétien.

Qu'elle soit arabe, latine, grecque ou encore égyptienne, l'alchimie consiste à tenter de fabriquer la pierre philosophale, c'est à dire à réussir le Grand Oeuvre, et ainsi être capable de transmuter les métaux vils en or, ou en argent. Un autre but est essentiellement thérapeutique : la recherche de l'élixir d'immortalité et de la Panacée (la médecine univierselle).

Au XIVème siècle, les alchimistes latins se distinguent des alchimistes arabes en abandonnant les recettes à base d'excréments, de sang ou de poils, pour leur substituer les techniques "métalliques" à base de mercure, de souffre et de plomb. Certains incorporent à leurs recettes de l'or pur, qui par un effet similaire au levain, se démultiplierait dans les alambics.

De nombreux traités furent écrits, tous maquillant les pseudo-découvertes sous de complexes et hermétiques symboles que seuls les initiés pouvaient comprendre et interpréter.

Beaucoup de ces traités fonctionnaient par allégories religieuses, la quête de l'Oeuvre s'apparentant à la résurrection du Christ. Ces traités étaient également écrits sous des pseudonymes, car même si l'alchimie en tant que telle n'a jamais été condamnée par l'église, il était déjà admis par ceux qui avaient notamment lu Aristote, que la transmutation des métaux n'était tout simplement pas possible. Ces traités s'apparentaient donc davantage à des joutes intellectuelles plutôt qu'aux quêtes d'immortalité que renvoie l'imagerie populaire de l'alchimiste médiéval.

Dans la symbolique utilisée dans ces traités, la numérologie joue un grand rôle. Chaque minerai, chaque couleur, chaque planète, chaque essence est associée à un nombre, une lettre, un symbole...

De très tenaces légendes ont voulu, plusieurs siècles encore après sa mort, que l'écrivain-juré Nicolas Flamel ait découvert la pierre philosophale et ait ainsi obtenu la vie éternelle, après avoir appliqué l'élixir sur sa femme et sur lui-même...